jeudi 6 avril 2023

Naissance-Vie-Mort-Resurrection : un Seul et Même Temps

LA RÉSURRECTION

La Résurrection signifie le renouveau, la renaissance, le printemps de la vie, le retour à la beauté de la vie originelle . La Résurrection rythme le retour à la Réalité de la Vie. C’est l’éveil de tout ce qui sommeillait en nous et qui n’était pas encore manifesté ; qui ne peut se manifester qu’à la Lumière de la Résurrection.

La Résurrection est le salaire de la Foi. Elle témoigne du salut toujours possible en condamnant la mort du fait. Le fait de la mort ne peut condamner la vie : l’au-delà du fait. La Résurrection du Christ manifeste l’Amour de Dieu au-delà de la mort dans le Principe de la Vie : l’Éternité. La Résurrection justifie le chemin de l’ Évangile qui ramène le pèlerin à la Vraie Vie. Le Christ est la Justice qui transforme le sentiment en Amour. La vie relative au fait dans sa conversion à la quête de l’Absolu se transmute, se transcende, se transforme, se transfigure en genèse et création.

Par Sa Vie, Sa Mort et Sa Résurrection, réunies dans le Principe d’Unité de l’Esprit de Dieu, le Christ est la pureté, la simplicité, l’immutabilité de l’immortalité. En Lui, s’incarnent les qualités de l’Être qui font de l’Homme qui revit en christ, l’Homme-dieu.

La mort pour le chrétien n’est pas naturelle, ce n’est pas une fatalité, mais une ascèse nécessaire de l’appartenance au Tout Autre , à Sa Volonté, pour recouvrer la liberté. Pour comprendre la mort il faut saisir la globalité de la vie, car l’ego cherche toujours à séparer le corps de l’âme et de l’esprit. C’est le pouvoir de Satan qui se dresse toujours devant l’homme pour le mettre à l’épreuve de la Foi.

Le Christ n’appartient pas au passé, Il est nôtre avenir au-delà de ce que nous pouvons être. Il est la promesse qui (qu’Il) nous est donnée de vivre à partir de Son « Ici et Maintenant ». Intégrer la Vie c’est accomplir sa vie dans sa plénitude à l’image du Christ. Le but de la vie c’est la Vie. Ne plus s’appartenir pour appartenir à la Vie. « Celui qui s’attache à sa vie la perdra ; celui qui renoncera à sa vie, la gagnera pour la Vie Éternelle. Ce qui se voit est provisoire ; mais ce qui ne se voit pas est éternel. Dans tout ce qui se voit n’est Principe d’ éternité que ce qui rend grâce à l’Éternel. Ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ; mais c’est par un sang précieux, celui de l’Agneau sans tâche et sans défaut : le Christ. » Pierre,1.

« Moi tous ceux que J’aime, Je leur montre leurs fautes, et Je les corrige. Eh bien, sois fervent et convertis-toi. Voici que Je me tiens à la porte, et Je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, J’entrerai chez lui ; Je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Apoc.3 19-20.

La Croix est le parfait symbole du renoncement à la faiblesse de notre humanité responsable de la Mort...dans son élévation à la Force de sa divinité pour la création de la Vie dans la Création. Elle est la Lumière , à la vision du cœur, du 7e Jour où Dieu « Se repose »: le Jour du Shabbat.

Vivre la résurrection c’est quitter son enveloppe charnelle pour prendre corps à la vie en faisant corps avec le Christ. Le corps vivant est le corps dans sa plénitude. Le corps est tout ce qui prend forme, tout ce qui a du sens, tout ce qui génère la vie par la transcendance du fait. Le corps est tout ce qui donne de la consistance à nôtre vie. La chair c’est le noyau de cette vie que renferme le corps. C’est parce que la chair est tellement « chère à nôtre cœur » que l’Amour triomphera toujours de la Mort. La mort c’est la rupture avec le «  Je suis »,Yahvé, le Nom qui nous donne un autre nom : celui de Vivant.

La mort c’est l’absence totale de foi. La Miséricorde de Dieu c’est Sa Foi et son Amour qu’IL place en l’homme pour le rétablir dans son intégrité. Le corps vivant c’est le corps dans la plénitude du « Je suis » ; le Je et l’Être c’est Jésus : l’Alliance du Non-manifesté et du Manifesté. Dieu est le fondement (Yesod) de « ce qui prend corps », de ce qui fait Corps : l’Unité – le « Corpus Christi » . Ce qui prend corps c’est ce qui prend du sens ; le sens de la vie, de la Vraie Vie c’est le retour à Dieu. Le sens de la résurrection c’est le passage du fait à l’Esprit. L’abandon de l’ego pour que la Volonté de Dieu s’accomplisse transforme le cœur de l’homme en véritable réceptacle de l’Esprit Saint, ferment de la vie nouvelle. L’humilité, la simplicité, sont les conditions nécessaires pour participer, dès maintenant, à la vie du Christ. La Croix est Porte de Passage (Pessah) de l’horizontalité à la verticalité – de la Mort à la Vie : c’est la Porte du Ciel qui s’ouvre à la Miséricorde de Dieu !

Le scandale de la chute tient à la résignation ; et non à sa tragédie. L’innocence et non l’inconscience permet au corps de devenir adulte et ainsi de faire l’expérience de la création, comme un enfant dans sa pureté fait l’expérience de la vie. Le mystère de la résurrection se révèle dans la désaliénation à l’Ego pour appartenir à la Vie. Le Christ est celui par qui l’orgueil est terrassé. La résurrection est le fondement de la Parole de l’Évangile. La Parole est la preuve de la Résurrection : Elle est Chemin de Vie – prodigalité de la volonté du retour au Père. La Vérité tient au triomphe de l’Esprit sur le fait, de la Vie sur la Mort.

Le Christ par Sa Mort, en terrassant l’orgueil, nous a donné un nouveau Corps : un Corps spirituel- un Corps mystique . Thomas en voulant voir le cadavre du Christ « touche » à la résurrection. C’est le passage de la vue à la vision, le témoignage du retour au non-manifesté, de la Présence de la Sur-nature, au- delà de la nature, qui se prépare à son retour à la Nature divine originelle. La Résurrection transforme la vue obscure du fait en vision claire de l’Esprit. Elle manifeste le point de rencontre de la Volonté de Dieu sur Terre comme au Ciel. Le Royaume, la vision de Dieu et l’union en christ au Christ sont les grâces du Pardon.

Grâce à la Résurrection du Christ le mur de la séparation disparaît. Ainsi le « Ou » s’efface devant le « Et ». L’Unité entre les deux mondes est rétablie. L’Œuvre de la Résurrection nécessite du temps ; le temps de l’accueil, de la culture de la Parole, de la conscience universelle pour préparer Nôtre résurrection, la Résurrection du Corps que nous formons avec l’Autre. En effet le salut passe par l’Autre. Saluer l’autre c’est témoigner de la reconnaissance du Vivant dans l’autre. Comprendre le Mystère de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ c’est intégrer à sa propre vie son message d’Amour universel, en ne laissant personne sur le bord du chemin. Saluer l’Autre est une bénédiction qui témoigne de la victoire de l’Espérance sur le désespoir, de la Transfiguration sur l’imagination. Nous nous sauvons en saluant l’Autre, en mettant en lui toute nôtre espérance, en rompant avec la tragédie de l’Ego.

Pour le chrétien la mort n’est pas naturelle ! C’est son espérance de vie nouvelle. Sa première mort et résurrection c’est le baptême : de l’immersion du vieil homme émerge l’homme nouveau, purifié pour vivre avec le Christ. Par l’onction il reçoit l’Esprit saint et se trouve transformé. Par l’eucharistie il fait corps avec la vie du Christ : la Vie en christ, grâce à ces trois sacrements, c’est quand le Christ vit en soi. Le « Ici et maintenant » du Christ est ainsi accompli pour vivre la Beauté de Sa Vie (La plénitude de Sa Création), la Sagesse de Sa Passion, la Promesse de Sa Résurrection dans l’ « Amour qui est fort comme la Mort ». ‘La petite mort’ est besoin ultime de tous les besoins, quand la Mort essentielle est ontologique : Genèse et Création. La Voie Sacrée de la Parole Vivante, Son Chemin de Vérité et de Vie, est notre Mort spirituelle qui s’accomplit d’étapes en étapes de résurrections successives qui lèvent les voiles de notre Inconnaissance de Dieu. L’Exode Terrestre de notre conversion est rétablissement du « Monos », Principe Un de notre au-dedans, premier Au-delà, qui nous appelle, nous amène, nous prépare, à l’Exode Céleste, nourris du repas de la Cène du Christ et de Ses Apôtres. C’est la représentation essentielle, divine, de YHWH : « de Ce qui est (aujourd’hui)- de Ce qui était (hier) – de Ce qui vient ( demain).

« Moi, Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu. Celui qui est , qui était et qui vient, le Souverain de l’Univers. » Apoc. de Jean, 1.

C’est le Temps eschatologique du Christ : Un Seul et Même Dieu- Un Seul et Même Temps- Un Seul et Même Être – Un Seul et Même Lieu : le Cœur de l’Homme. Tel est le Symbole de la Croix !

Dieu aime tous les siens. Les athées comme les croyants seront ressuscités mais seuls les témoins de Son Amour vivront dans la Béatitude. Dès cette vie sur terre il nous faut affirmer la Volonté de Dieu, pour que Sa Volonté s’accomplisse.

La Parole bénit, affirme, confirme le salut… (Le Verbe incarné, Sa Vie, Sa mort et Sa Résurrection, les Apôtres et tous les Saints et maintenant nous-mêmes pour donner un sens à nôtre vie).La vie nouvelle est une vie conforme à nôtre nature profonde, à nôtre essence et non nôtre apparence. C’est le point de rencontre de sa nature humaine exempte de tout pêché, et de sa nature divine. « Celui qui se fixe en Dieu ne peut se fixer sur aucune créature » dit Saint Paul. Le but fixe c’est le cœur de l’Homme : il est la destinée de sa libération – de sa purification. La résurrection n’est pas un fait, elle est porte de passage vers un retour à une dynamique de vie dans laquelle nous recevons de nouveaux dons, de nouvelles possibilités d’écoute, de vision, de justice, de bonté, de vérité, de sagesse, d’amour.

Saint Grégoire de Palamas dit dans son homélie sur la Transfiguration : « La lumière de la Transfiguration du Seigneur n’a pas commencé et n’a pas pris fin, elle resta incirconscrite (dans l’espace) et imperceptible pour les sens (un Point c’est Tout), bien qu’elle fut contemplée par les yeux corporels… Mais par une transmutation de leur sens les disciples du Seigneur passèrent de la chair à l’Esprit ». Pour voir la Lumière divine avec les yeux corporels, comme l’ont vu les disciples sur le Mont Thabor, il faut participer à cette Lumière, être transformé par Elle dans une mesure plus ou moins grande ; Dans une autre homélie, Saint Grégoire de Thessalonique dit : « Celui qui participe à l’ énergie divine devient lui-même Lumière ; il est uni à la Lumière, et avec la Lumière il voit, en pleine conscience, tout ce qui reste caché à ceux qui ne reçoivent pas cette grâce ».

De l’Image de l’Homme créé par Dieu, en passant par la création de l’Homme à Sa Ressemblance, la Résurrection participe au Principe du retour à la vie éternelle auprès de Dieu, à l’accomplissement total du renouveau perpétuel de la Vie.

Vie éternelle, ou vie n’ayant plus besoin d’être renouvelée... puisqu’à La Source (le Christ), elle est devenue en Unité, Source de Vie.

« Quand l’homme va au cœur de lui-même, le bois du supplice se transforme en Arbre de Vie » dit Saint Paul: c’est la Porte de passage de l’horizontalité de l’existence de l’homme à la verticalité de l’être pour son Exode Céleste.

Joyeuses Fêtes de Pâques en « Éternel Printemps de la Résurrection », pour se laisser embrasser par la Vie Infinie et Éternelle et porter le feuillage de Son Espérance, les Fleurs du Parfum de Son Amour, les Fruits de Sa Présence…

La Nature a toujours eu horreur du vide ! « Heureux les pauvres de cœur et d’esprit ; le Royaume des Cieux est à eux ! »

 

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